La France a subi des précipitations massives ces derniers jours.
Les nappes phréatiques d'une large partie du territoire ont pu se régénérer, mais cela veut-il pour autant dire que les risques de sécheresse sont écartés pour les mois à venir ?
Le 20H de TF1 fait le point, carte à l'appui.

Si l’on se fie au bon sens populaire, les giboulées en mars s’inscrivent dans une normalité ancestrale. Mais leur proportion peut néanmoins faire figure d’exception. Ainsi, en cet hiver 2024, les précipitations en France ont augmenté de 46% par rapport à l'an passé. Dans la Marne, où TF1 s’est rendu dans le cadre du reportage du JT à voir dans la vidéo en tête de cet article, le taux de pluie supplémentaire grimpe même à 88%. "C’est rassurant, on part sur de bonnes bases pour cette année. L’eau, c’est de l’or pour nous. Sans elle, on ne ferait rien pousser", se réjouit Anthony Michau, maraîcher à Saint-Léonard, près de Reims, qui n'a pas eu besoin d'arroser ses champs depuis cinq mois. De quoi voir venir, à l’échelle du pays, en vue des prochains mois ?

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Comme le montrent nos infographies, en 2023, rares étaient les régions françaises dont les nappes phréatiques étaient remplies (les zones bleues sur la carte), tandis qu’un an plus tard, la donne a changé, notamment sur le Grand-Ouest et dans le Nord-Est. Sur son site, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), chargé d’effectuer ces mesures, observe 46% des nappes au-dessus des normales de saison, jugeant la situation "plus favorable" que l’année dernière à la même date, "où 60% des niveaux étaient situés sous les normales". "Mais cela ne veut pas forcément dire que tout ira bien durant l'été, parce qu'on ne peut pas savoir quelle sera la météo. Si on a de grosses canicules et des grosses reprises de végétation, cela peut vite impacter le niveau des nappes", nuance cependant l’hydrobiologiste Marie Fortin au micro de TF1.

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Il ne faut pas s’y tromper : cet hiver est le troisième plus chaud jamais mesuré dans le pays, d'après Météo-France. Une cause directe de l’actuel regain de précipitations, s’accompagnant parfois d’inondations… et de la récurrence des épisodes de sécheresse par ailleurs. En Occitanie, par exemple, le niveau des nappes est, lui, inférieur à celui de 2023. À Bédarieux, à l’ouest de Montpellier, l’une des réserves d’eau communales s’épuise déjà peu à peu… "Là, en temps normal, je devrais avoir les pieds qui baignent dans l’eau, mais ce n’est pas du tout le cas. On est à sec, prévient Audrey Aubas, responsable de la régie locale de l’eau, en arpentant l’emplacement d’un cours d’eau. Les ressources historiques de la commune ne permettront pas d’assurer l’alimentation en eau pour l’été prochain." Dit autrement : trop d'eau ou pas assez, il va falloir s'habituer.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Sylvain Millanvoye, Antoine Cazabonne, Audrey Delabre

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